15.8.14

Maman, je démissionne

Je ne suis pas/plus en colère en écrivant cet article. Je suis sereine, mais très révoltée.

Sur une vieille carte contribuable, il est dit que le centre de prise en charge des enfants avec autisme (où j'avais des missions depuis Juin) dépend du centre d'impôts de Bonamoussadi. Pour une raison sombre, Bonamoussadi nous avait renvoyé il y a des mois  au Centre de déclaration d'impôts d'Akwa. Très hasardeusement le mois dernier, en déclarant à Akwa, je suis tombée sur un responsable qui nous connaît (la structure et maman) et a demandé pourquoi on déclarait encore nos impôts à Akwa. Il a dit qu'on devait aller à Bonanjo. Une fois que je me rends dans le bon IFU (Interlocuteur/Identifiant Fiscal Unique) à Bonanjo, la dame me fait comprendre que je ne peux pas avoir ma place à Bonanjo. On n'a pas le chiffre d'affaires qui convient, on n'a pas l'activité qui convient, et de toute façon on dépend du centre de Bonamoussadi donc qu'on doit aller se renseigner là-bas.



Une fois rendue là-bas, la secrétaire/chargée d'accueil, après avoir écouté mon problème me demande de m'adresser directement au responsable d'IFU. Ce cher monsieur, un peu trop sûr de lui, a dû se dire que j'étais une gamine de passage qui ne comprenait rien à rien. Le ton avec lequel il s'adressait à moi m'a énervé presque autant que la "solution" qu'il a proposé. Il m'a demandé pourquoi je déclarais à Akwa, et je lui ai rappelé que c'est parce que SON service nous avait envoyé là-bas. Ce à quoi il a répondu qu'en tout cas ce n'était pas lui le fautif parce qu'il ne nous aurait jamais envoyé là-bas. De dire qu'il ne peut pas recevoir ma déclaration d'impôts, que je dois rédiger une lettre qui explique mon problème, et la déposer à l'accueil en même tant que ma déclaration du mois. Il s'agissait de la déclaration de juillet, et elle portait l'inscription néant car il n y avait pas eu d'activité, et tous les employés étaient en congés.

Un monsieur à côté me dit donc qu'en revenant avec la fameuse lettre d'explication et la déclaration, je ne dois pas manquer de rajouter sur cette dernière mon salaire. Je lui dis donc que je suis bénévole pour le centre et ne suis donc pas déclarée là.  Nous étions le 14, et le 15, date limite de déclaration est férié.

Je lui rappelle aussi (au responsable de mon IFU) que nous sommes, le 14, qu'il n'est pas normal que son administration me balade dans toute la ville de Douala depuis des jours, et que je sois tenue de payer des pénalités de retard dues à leur manque de cohésion. Le responsable d'IFU me rétorque donc que puisque je suis bénévole, je n'ai qu'à m'en aller saisir la lettre qu'il demande et que je la rapporte le jour-même.

Comme si je n'avais que ça à faire. Je n'avais même pas fini avec mes états de rapprochement bancaire.

Choquée par un tel manque de diplomatie, de courtoisie, et carrément de considération, j'ai pris tous mes dossiers (quittances précédentes, arrêts ministériels déclarant l'ouverture du centre de prise en charge et de l'école primaire de l'association) qu'il n'a même pas chercher à regarder (contrairement à ce qu'on m'avait dit à Akwa : "allez-y avec vos anciennes quittances" , ou à Bonanjo : "donnez-nous les papiers justifiant l'ouverture du centre, sa localisation, etc.") et je suis partie.

Une fois rentrée au centre, j'ai dit à maman : Maman, je démissionne de tes histoires d'impôts là. Envoie quelqu'un d'autre. En tout cas moi je n'y mettrai plus les pieds.

Je lui ai expliquée un peu les derniers rebondissements et elle a conclu qu'elle rédigerait la  lettre et irait elle-même la déposer. Le travail faisant, elle n'a pas eu le temps de s'en occuper et ce sera fait au mieux lundi, le 18, hors-délai.

Je pense que la courtoisie, le sourire, le respect, sont nécessaires dans TOUS les emplois où on est en contact avec des personnes à qui on doit rendre un service. Je ne veux pas parler ici des multiples caissières pour qui "serrer le visage" et "attacher la bouche" devaient être des traitements à long terme prescrits par leurs médecins.

MAIS je trouve ça encore plus grave dans le cas de la relation fonctionnaire-usager ! Nous sommes usagers, n'avons pas la connaissance qu'il faudrait, et c'est à eux de nous donner les bonnes informations en temps et en heure, quelque soit lambda. Je suis toujours étonnée de voir des fonctionnaires se fâcher. Je suis désolée mais si chacun d'entre vous faisait correctement son travail, vous auriez face à vous des usagers encore plus polis, et on pourrait commencer à rêver ne serait-ce que du brouillon de cette émergence 2035.

Mais non, vous êtes les rois du désordre, du travail fait de manière approximative et des informations floues. Si en plus vous vous permettez de prendre les gens du haut vraiment...

Je croyais que les fonctionnaires étaient là pour servir le peuple. Je croyais...

Anyway, je ne crache pas sur toute la fonction. Je suis moi même fille, nièce et cousine de fonctionnaires qui sont des personnes très très bien. Et c'est bien là le problème. Les totos dissimulent le peu de fonctionnaires consciencieux. Et pourtant Dieu sait qu'il y en a.

Voilà. J'ai été trimballée de bureau en bureau (3 centre d'impôts en moins d'un mois), je ne sais même pas pourquoi, mais ce n'est qu'un cas parmi des milliers d'autres. Et moi je ne veux plus me taire parce que j'aime mon pays et ce n'est qu'en montrant ce qui ne va pas qu'on peut avancer.

En terminant ce mot je me rappelle qu'il y avait une boîte à suggestions dans le centre des impôts de Bonamoussadi. Je crois que je vais leur mettre un mot. Mieux même. Si finalement pour une raison x ou y je dois y retourner j'irai même voir le responsable de mon IFU pour lui dire posément ce que je pense. Je ne vais pas lui apprendre son métier, je n'ai pas les connaissances qu'il faudrait. Mais la courtoisie c'est gratuit.

Voilà voilà, bonne soirée à vous :) .

1 commentaire:

  1. Assia mamie. Les choses de ce pays sont bizarres et ce n'est pas près de s'arranger si les mentalités continuent à se degrader ainsi.
    Le problème c'est que l'anormal est déjà devenu la norme et que personne (ou un infime pourcentage de la population) ne s'insurge contre.....

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